Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/236

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avaient témoigné à la famille une affection empressée. Il n’y avait pas jusqu’au fossoyeur de la paroisse, le pauvre Bibandier, qui n’eût fait preuve d’un dévouement très-méritoire.

Les deux jeunes filles s’étaient noyées dans le marais, on ne savait trop comment. Les circonstances de leur fin restaient entourées d’un vague mystère. On disait seulement qu’ayant voulu traverser l’Oust sur un frêle batelet, elles avaient été emportées par le courant jusqu’à la Femme-Blanche.

Le fossoyeur Bibandier avait retrouvé sur le rivage, le lendemain matin, des débris de la barque, et c’était lui qui avait donné l’éveil.

Après une journée entière de recherches infructueuses, Pontalès, maître le Hivain, Robert de Blois et son domestique Blaise étaient restés seuls sur le lieu présumé de la catastrophe avec le fossoyeur Bibandier.

Ce dernier, disait-on, avait plongé une grande partie de la nuit aux environs du tournant et avait fini par repêcher les deux corps. Du moins avait-on trouvé, le lendemain matin, deux cercueils déjà cloués à la porte de l’église.

Les actes de décès avaient dû se faire en famille, M. de Penhoël étant maire.

Quant au curé, c’était un petit cousin du marquis de Pontalès.