Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/83

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Une autre question se pressait sur les lèvres de Madame. Diane la devina, et répondit à voix basse :

— Je n’ai jamais rien entendu moi-même à ce sujet… mais Cyprienne…

Madame se tourna vivement vers cette dernière.

— Ce sont des menteurs !… s’écria la jeune fille ; des menteurs et des méchants !… Je n’ai pas bien compris leurs paroles, mais voici ce qu’ils disaient :

« — Le maître de Penhoël ne peut rien refuser à M. Robert, et M. Robert veut que l’Ange de Penhoël soit sa femme… »

« Jusque-là, je comprenais bien, mais ils disaient encore :

« — Madame est dans le même cas que le maître, elle ne peut pas dire non… Pourtant, comme elle est fière et que les femmes bravent tout quelquefois quand il s’agit de leur enfant, M. Robert s’est arrangé pour que Marthe de Penhoël ne pût faire autre chose que de mettre dans sa main la main de mademoiselle Blanche. »

— C’est donc bien lui !… murmura Madame sans savoir qu’elle parlait.

Ses yeux étaient fixes, et ses mains froides tremblaient dans les mains des deux jeunes filles.

Elle se leva brusquement et s’approcha du lit de Blanche.