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LES BELLES-DE-NUIT.

Robert ; c’est un affreux malheur, madame !

— Mais vous ne me dites pas ce qui est arrivé…, interrompit Marthe ; vous ne me dites rien.

L’Américain mit un genou en terre.

— J’étais venu vers vous, madame, murmura-t-il les mains jointes, pour implorer mon pardon et pour vous dire : Nous la retrouverons ensemble !

Marthe se leva, chancelante.

En ce moment René de Penhoël, éveillé par le courant d’air qui passait sur son corps, s’agitait et tâchait de se mettre debout.

L’Américain jeta encore un regard vers la cloison. Il lui semblait entendre un bruit derrière les planches.

Désormais une seconde de retard pouvait tout perdre. Il se pencha vivement vers Marthe.

— Je sais où elle est…, murmura-t-il ; voulez-vous venir la chercher avec moi ?

Marthe fit d’elle-même un pas vers la porte.

Il n’y avait pas d’explication possible avec le maître de Penhoël. Robert le prit tout bonnement par le bras et l’entraîna de force vers l’escalier.

Ils sortirent tous les trois. Madame marchait devant ; elle eût voulu courir.

Robert ferma la porte en dehors, et fit monter