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LES BELLES-DE-NUIT.

tion. La chambre était déserte et les deux bouilloires toujours à la même place…

Quelques instants après, Cyprienne et Diane revinrent.

Elles semblaient tristes toutes deux, et leurs yeux gardaient des traces de larmes.

— Laissez-nous, ma bonne…, dirent-elles à Nawn ; vous pouvez aller vous reposer.

Nawn ne se pressait point d’obéir. Elle tournait autour du foyer.

— Vous n’avez rien pris de la journée…, murmura-t-elle ; ne voulez-vous point que je vous serve un peu de thé ?

— Nous nous servirons nous-mêmes, ma bonne… Allez !

Nawn sortit comme à contre-cœur.

Quand elle eut passé la porte, Diane et Cyprienne se jetèrent dans les bras l’une de l’autre en pleurant.

Puis elles s’assirent toutes deux. Durant quelques instants, leur douleur les rendit muettes.

— Ma sœur, dit enfin Cyprienne, le laisserons-nous mourir sans essayer au moins de le sauver ?

Diane secoua la tête en silence.

— Nous n’avons pas prononcé une parole, reprit Cyprienne, pas fait un signe pour l’ar-