cela m’a frappée deux ou trois fois… mais c’est en vain que j’ai interrogé mes souvenirs… Je cherche encore à me rappeler quel visage…
— C’est que tu ne te souviens plus, peut-être, interrompit Diane à son tour, du temps où René de Penhoël était heureux…
— C’est vrai !… dit Cyprienne dont les yeux s’ouvrirent tout grands ; c’est vrai !… quand je me représente le sourire de Montalt, il me semble que je vois Penhoël sourire !
La rêverie absorbait Diane de plus en plus.
— C’est qu’il y a encore autre chose, reprit-elle avec lenteur. Te souviens-tu que, là-bas, en Bretagne, on nous disait toujours que notre oncle Louis avait aimé Madame ?…
— Est-ce que tu croirais ?… commença Cyprienne.
— Et que Madame l’aimait…, poursuivit Diane dont le beau regard s’éclairait ; et que Louis de Penhoël quitta la Bretagne, parce que René, son frère, se mourait d’amour pour Madame…
— Oh !… fit Cyprienne pâle d’émotion, c’est vrai !… c’est vrai !… ma sœur, il faut courir !… nous jeter à ses genoux… le prier… le supplier !
Elle avait saisi le bras de Diane et l’entraînait vers la porte.
Blanche poussa un cri aigu. Les deux jeunes