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LES BELLES-DE-NUIT.

Au cri de Blanche, le même effroi les saisit.

Si c’était l’heure de la délivrance ! Elles étaient là, seules, ignorantes, et ne sachant pas même quel genre de secours il fallait porter à la malade.

Et Blanche était si faible !…

L’idée ne leur venait point, pourtant, d’appeler à leur aide, car, en ce premier moment de trouble, elles ne raisonnaient pas leur situation. La frayeur, qui les prenait à l’improviste, les aveuglait en quelque sorte, et ne laissait parler que leur instinct, qui leur criait de sauver l’honneur de Penhoël.

Qu’espéraient-elles, cependant ? Hélas ! les pauvres filles eussent été bien en peine de le dire.

Elles avaient la volonté vague de cacher l’enfant qui sans doute allait naître.

Par quel moyen ? Elles ne savaient.

Ce qu’elles ne pouvaient ignorer, c’est que la naissance d’un enfant met bien souvent la mère aux portes du tombeau.

Il faut, autour du lit de l’accouchée, les soins expérimentés et l’aide précieuse de la science. Qu’allait-il se passer ? Il n’y avait ici à espérer que l’aide de Dieu.

Blanche criait ; ses plaintes déchiraient le cœur de Diane et de Cyprienne, qui demeuraient