Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/159

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
15
CHAPITRE XXIV.

Jones dans le taillis, j’ai trouvé un endroit avantageux et confortable…

— Allons ! dit Montalt qui se mit en marche ; votre sermon n’était peut-être pas fini, M. Étienne… mais les affaires avant tout !

Ils s’enfoncèrent tous les trois sous le couvert, et l’instant d’après ils avaient rejoint le majordome dans une petite clairière, située à vingt-cinq pas seulement de l’allée.

Les deux jeunes gens étaient muets maintenant. Montalt félicita son majordome sur le choix du lieu, et jeta bas sa redingote.

Étienne était déjà prêt.

— C’est un combat à mort…, dit-il d’une voix basse et résolue en tombant en garde.

Montalt se posa tout souriant, fit un salut plein de grâce et ne répondit point.

Les épées se touchèrent ; la garde du nabab, élégante mais lâche, semblait le découvrir.

Roger, dont le regard de feu suivait la pointe des armes, se disait :

— Si j’étais à la place d’Étienne, ce serait fait de cet homme !

Étienne attaqua pourtant comme il faut, se couvrant d’une garde prudente, ferme, serrée. Montalt, lui, parait négligemment et du bout des doigts.