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CHAPITRE XXIV.

M. Jean !… ajoutèrent Étienne et Roger.

Montalt tressaillit légèrement, mais ses traits ne trahirent aucune émotion.

Seulement sa paupière se releva comme malgré lui, et son regard glissa sur les trois jeunes gens, parce qu’il se disait :

— Son fils !… et ceux-ci le connaissent ? Qui sont donc Cyprienne et Diane ?…

Le vieux Jean de Penhoël venait d’entrer dans la clairière. Il arrivait juste à l’heure, bien qu’il fût venu à pied depuis la rue Sainte-Marguerite, où il avait passé la nuit, tout seul, dans le pauvre grenier, abandonné par Madame et par René.

Sa tête nue ruisselait de sueur. Il portait, comme toujours, ses sabots emplis de paille et sa veste de futaine grise, sur laquelle brillait, ce matin, sa croix de Saint-Louis.

— Si je suis en retard, dit-il en se hâtant vers le centre de la clairière, excusez-moi… je viens de loin, et je n’ai plus mes jambes de quinze ans.

En arrivant sur le lieu du combat, il reconnut à la fois les trois jeunes gens que ses yeux, affaiblis par l’âge, n’avaient point distingués d’abord.

Ceux-ci parlaient tout bas et semblaient se consulter.