Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
LES BELLES-DE-NUIT.

ment, une expression si étrange, que Cyprienne et Diane se retournèrent avec vivacité pour découvrir la cause de ce changement…

Robert éclata de rire.

Diane était prisonnière entre les bras de Bibandier ; Cyprienne entre ceux de Blaise.

Les deux pauvres enfants courbèrent la tête sans essayer même de se défendre.

— Tudieu ! mesdemoiselles, dit l’Américain, il faut jouer serré, quand vous êtes de la partie !… Pour aujourd’hui nous allons vous traiter seulement comme vous avez traité Lola, car nous ne sommes pas encore à la porte de ce maudit hôtel…

L’Américain n’avait pas achevé sa phrase que sa figure changea une troisième fois.

L’apparition des jeunes filles et celle de nos deux gentilshommes s’étaient succédé rapidement.

Une troisième péripétie arriva plus vite encore.

Au moment où Robert nouait son mouchoir, roulé en bandeau, sur la bouche de Diane, la porte que Bibandier et Blaise avaient laissée entr’ouverte s’ouvrit tout à fait et donna passage au grand jour du dehors.

La haute taille de Berry-Montalt, qui tenait à la main ses deux épées de combat, se dessina en silhouette sur le seuil.