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CHAPITRE PREMIER.

lisait l’orgueil d’une grande nouvelle apportée.

Il s’assit en silence à sa place.

M. Numa sait quelque chose !… s’écria Claire Lebinihic dont les petits yeux ronds pétillaient de curiosité.

— Apportez-vous des nouvelles du déris ?… demanda Kerbichel.

— Le déris a dû se faire ce soir…, répondit le frère Numa ; c’est la même chose tous les ans, M. le chevalier… Mais il pourrait bien arriver, sous peu, des événements comme on n’en voit pas souvent dans le pays !

Toutes les oreilles se dressèrent. Tous les regards dévoraient le petit frère Numa Babouin, qui avait repris son attitude solennelle et compassée.

— Mais enfin ?… dirent ensemble la Romance, l’Ariette et la Cavatine.

Le petit frère Babouin jeta sur Kerbichel un regard plein de dignité.

— On ne court pas plus que vous la prétantaine, M. le chevalier, dit-il ; on tâche seulement de savoir ce qui se passe… Et ce qui se passe, ajouta-t-il en secouant la tête lentement, est bien étrange, mesdames ! messieurs ! bien étrange ! bien étrange !…

— Vous nous faites mourir, mon frère !… s’écria la Romance impatientée.