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LES BELLES-DE-NUIT.

Ils cheminaient maintenant à travers la lande, suivant à peu près la route que Diane et Cyprienne avaient parcourue, la nuit de la Saint-Louis, en revenant de leur expédition chez l’homme de loi.

Ils traversèrent le pont des Houssayes, dont les piles de bois tremblaient sous l’effort croissant de l’inondation ; puis ils descendirent la rivière jusqu’au passage du Port-Corbeau.

Comme ils arrivaient sous le manoir, Robert, qui marchait le premier, arrêta son cheval.

— Maître le Hivain, dit-il, votre besogne ne sera pas bien malaisée, et nous vous payerons chacun de vos pas comme si vous étiez un roi.

— Ce n’est pas l’intérêt qui me fait agir, mon digne monsieur…

— Écoutez !… vous aurez tout simplement à monter jusqu’au manoir.

— Volontiers !… Pourquoi faire ?

— Pour aller nous chercher M. le marquis de Pontalès, avec qui je veux avoir une entrevue.

L’homme de loi secoua la tête.

— J’aurais beau monter au manoir, répondit-il, cela ne vous avancerait guère… Pontalès est un homme habile, je dois en convenir… Il reste là-bas, dans le grand château, pour faire dire aux alentours que les convenances sont gardées et que la maison des Penhoël attend