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LES BELLES-DE-NUIT.

l’impossible pour retrouver votre cousine Blanche.

— Je l’ai retrouvée, moi…, interrompit Vincent.

— En vérité ! dit joyeusement Robert.

— Pour la reperdre, hélas ! M. de Blois !…

Vincent raconta en quelques mots son évasion du matin et le nouvel enlèvement commis sur la personne de Blanche.

Tout en l’écoutant, l’Américain semblait réfléchir profondément.

Il jouait au naturel le rôle d’un homme qui n’a nulle idée de la chose qu’on lui raconte.

— Ce ne peut pourtant pas être Pontalès cette fois ! murmura-t-il quand Vincent eut fini. Vous êtes bien sûr qu’il n’y avait point de femme dans la voiture ?

— Il y avait deux jeunes gens.

— Deux jeunes gens…, répéta l’Américain ; deux jeunes gens !… Et vous n’avez pas remarqué d’autre indice ?

Vincent chercha dans sa mémoire.

— Attendez donc ! s’écria-t-il, il y avait sur le siége de devant et sur celui de derrière deux grands nègres.

— Oh !… fit Robert.

Puis il ajouta en serrant la main du jeune homme :