du jeune comte Domenico, le second fils de la marquise…
— Et si on le retrouvait, cependant ? murmura Mlle d’Aleix.
Giambattista haussa les épaules.
— On en retrouvera dix au lieu d’un, si on veut, répliqua-t-il avec mépris. Moi qui ne cherche pas, j’en connais déjà une demi-douzaine !
Son regard, sournois par-dessous sa franchise de commande, interrogeait le visage de Charlotte. Celle-ci dit :
— Je n’espère pas non plus, mais enfin, rien n’est impossible à la bonté de Dieu.
— C’est vrai, fit Giambattista : Comme chrétien, je crois à la résurrection de Lazare.
Il ricana tout doucement, puis reprit :
— Mais c’est que nous sommes un peu loin du temps des miracles. Ma chère cousine, je vous l’ai déjà dit : l’intérêt n’est rien pour moi. Je vis de si peu ! Je donnerais deux doigts de ma main pour retrouver mon jeune cousin Domenico. Son retour me rendrait au repos. Et ce serait le paradis, après l’enfer de ma vie actuelle ! Malheureusement, au milieu de tant de folies, je suis resté sain d’esprit. J’étais là, il y a vingt ans, quand Domenica devint mère pour la seconde fois : ce fut une scène horrible. La folie de Giammaria se déclara cette nuit… Pourquoi vous en dirais-je plus long ? Jetons un voile sur le sanglant secret de notre famille !
— Un seul mot, insista Charlotte. Domenica était témoin comme vous, et si son espoir a survécu…
— La magnifique, l’admirable absurdité des mères !