Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/222

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tous les deux près de moi, bien près… nous sommes une famille maintenant.

Et quand ils furent groupés, le père au milieu, il voulut avoir les mains de ses enfants dans les siennes et reprit brusquement :

— Alors, ce scélérat de Giambattista veut ma mort ?

— Je vais vous parler comme si vous aviez confiance en nous, répondit Charlotte. Vous avez tout donné à cet homme, tout ce qui vous garantissait contre lui…

— C’est une grande faute, interrompit M. de Sampierre, je le comprends parfaitement et je regrette bien de l’avoir commise. Merci encore, princesse… Tu as l’air d’un jeune homme prudent et avisé, Domenico, mon fils. Pourquoi ne prends-tu pas la parole à ton tour ?

— Parce que je ne sais pas si vous nous raillez, mon père, dit Édouard toujours calme et doux. Quand il s’agira de vous défendre les armes à la main, je n’hésiterai plus, et je ne céderai mon tour à personne.

— Oh ! oh ! les armes à la main ! répéta le marquis, ceci est un souvenir d’Amérique, mon garçon ? Quelles armes ? Le couteau et le rifle ?… Là-bas, vous ne connaissez que la violence, mais à Paris, nos armes sont là…

Il se toucha le front pour achever avec emphase :

— Les armes offensives comme les armes défensives ! Giambattista Pernola n’est qu’un ignorant auprès de moi. Je n’ai besoin de personne pour me protéger contre lui.