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lord, étaient rassemblés et tenaient un conseil qu’on peut bien appeler suprême, car il précédait de quelques minutes seulement la bataille.

Le lieu choisi pour cette dernière entrevue était la petite chambre située à l’encoignure du pavillon, entre la grotte qui y donnait accès et le corridor menant à l’ancien appartement du feu comte Roland. C’était cette même petite chambre qui avait servi de retraite à princesse Charlotte pendant la maladie de son cousin Roland et par où, quelques heures auparavant, elle avait introduit Édouard Blunt auprès du marquis de Sampierre.

Il y avait une bougie plantée à terre. Laure était assise sur l’unique chaise. Le papa Preux, Mœris et Moffray avaient pris place sur l’ancienne couchette de Charlotte.

Mylord se tenait debout. Tout le monde était en costume de bal, sauf le Poussah qui avait pourtant fait toilette jusqu’à un certain point.

Il avait une redingote toute neuve et des souliers vernis.

Mylord semblait grandi et vieilli. Sa tête s’inclinait violemment sur son épaule et se redressait soudain, de temps en temps, par un mouvement, involontaire comme une convulsion.

Ses traits exprimaient une résolution froide et par cela plus terrible.

Par intervalles, ses yeux sombres rendaient un double éclair.

Laure était froide aussi et résolue, mais le travail et