Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 02.djvu/10

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vient aisément, et qui n’abandonnent point facilement le soupçon une fois conçu.

Mais ce soir, le premier vent d’amour qui soufflait sur son âme donnait un autre cours à ses idées. Il soupirait autant qu’un tome entier de Richardson ou qu’un lecteur endurci de miss Maria Porter. Or, les soupirs, ceci est fort connu et joli, amollissent les soupçons comme les premiers zéphyrs fondent les frimas des prairies.

— Je suis fou ! reprit-il après quelques minutes de silence ; — elle est pure comme les anges dont elle a la beauté… Ah ! je souffre bien !… Il faut que je voie le pauvre Frank. Nous nous plaindrons ensemble, si nous ne pouvons mutuellement nous consoler.