Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 03.djvu/253

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présence. Elle n’avait point changé depuis le soir précédent. Sa joie naïve ne se couvrait d’aucun voile de coquette pruderie. Elle laissait voir à nu son âme, où il y avait tant d’amour que les paroles étaient inutiles et n’eussent fait qu’apâlir ce que disait son regard.

Ils étaient ainsi tous deux : Brian craintif et s’effrayant de la pente où l’entraînait une passion qui, née de la veille, tyrannisait déjà sa volonté ; Susannah, confiante, heureuse, oubliant de longs mois de souffrance dans l’extase de ce premier jour de bonheur.

— Vous m’avez vu hier, dit enfin Brian ; vous m’avez compris et vous voulez m’aimer encore ?