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LES CONTES DE NOS PÈRES.

L’autre cavalier était plus jeune encore. Il arrivait de loin, car sa monture, haletante, avait de la boue jusqu’au poitrail. Ses traits, qui présentaient avec ceux du capitaine une remarquable ressemblance étaient plus délicats et plus fins. Il y avait dans son regard moins de fermeté, mais plus de fougue, et sa chevelure blonde efféminait davantage l’ensemble de sa physionomie. Il n’avait que l’épaulette d’enseigne.

Il poussait vivement son cheval, qui n’en pouvait plus guère, et semblait fort pressé d’atteindre le château. Tout ce qu’il put faire fut d’arriver au portail en même temps que le capitaine, qui pourtant ne se hâtait point.

Dès que nos deux cavaliers s’aperçurent mutuellement, ils poussèrent un joyeux cri de reconnaissance, quittèrent la selle et se jetèrent dans les bras l’un de l’autre.

— Roger ! dit le capitaine en appuyant un baiser presque paternel sur le front de l’enseigne.