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V

De la dernière nuit.

(Suite.)

La respiration de la baronne se mit à siffler comme un râle.

— Courage, ma chère femme, lui dit M. d’Anod, — Dieu est juste !

Étienne continuait comme s’il n’eût rien entendu :

— Tout est propre et comme neuf ; j’ai fourbi ces pistolets moi-même et je les ai rechargés avec la même quantité de poudre, avec les quatre mêmes balles que mon père avait coulées, deux par deux, dans chaque canon… J’ai nettoyé la plume, mais je ne l’ai point taillée ; nul n’écrira plus avec la plume de mon père… J’ai ôté la poussière qui était sur la tranche et sur le plat de ses livres chéris… J’ai rincé le verre qu’il emplissait d’eau pure pour le mettre sur sa table de nuit, chaque