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Page:Féval - Madame Gil Blas (volumes 5 à 9) - 1856-57.djvu/171

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Ce petit livre recouvert de toile grise exerçait sur moi une véritable fascination.

Il avait un fermoir. Sa tranche usée était couleur de poussière. Sur le plat, un mot à demi effacé se lisait : Confidentiel.

Quand Félicité rentra, elle prit le petit livre et l’enferma à clé dans son pupitre.

— Nous allons aller voir un peu mon pauvre Fontanet, me dit-elle ; il est bien bas… bien bas !… Je ne crois pas qu’il dure longtemps désormais… Mais il est toujours le maître de la maison, et il faut bien que vous lui soyez présentée… Je vais sortir aujourd’hui pour l’acte de cession… car il ne peut pas me laisser dans l’embarras, cet ange d’homme !… Le bureau va être mis à mon nom… rapport à la racaille de neveux et nièces… Faites bien attention à ceci, Suzanne : ne parlez pas avec lui, ça le fatigue… S’il cause malgré vous, souvenez-vous qu’il est autant dire en enfance… Il bat la berloque, quoi !… C’est dur à dire, mais voilà !… Tout ce qu’il vous chantera et rien, c’est la même chose !

Elle me prit par la main. Cette petite porte vitrée de l’arrière-boutique que j’avais regardée tant de fois avec curiosité s’ouvrit enfin pour moi, et je me trouvai dans la chambre où se mourait Jean-François Fontanet, fondateur de l’ancien bureau de placement.

FIN DU LIVRE IV.