Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/124

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expliquai ma situation, et il eut la bonté de m’inviter à l’accompagner chez lui. J’acceptai son offre ; nous causâmes de toutes les circonstances de cette affaire, et je lui demandai des conseils sur le parti que j’avais à prendre. Je trouvai dans Sandy un sage conseiller. Il me répondit avec une grande solennité qu’il fallait que je retournasse chez M. Covey, mais qu’avant mon départ, il était à propos de l’accompagner dans une autre partie du bois, où il y avait une certaine racine qui avait une vertu singulière. Il m’assura que si j’en portais sur moi, en ayant soin de la tenir toujours du côté droit, il en résulterait que ni M. Covey, ni aucun autre homme blanc ne pourrait me fouetter. Il m’assura qu’il avait porté un morceau de cette racine plusieurs années, et que tout ce temps-là, il n’avait jamais reçu un seul coup, et qu’il s’attendait bien à ne pas en recevoir un tandis qu’il la garderait. L’idée que l’action de porter une racine dans ma poche pût produire un pareil effet, me parut ridicule ; je rejetai donc d’abord sa proposition ; voyant que je n’étais pas disposé à porter sa fameuse racine, Sandy me représenta la nécessité de le faire, avec beaucoup de chaleur, en me disant que cette précaution ne pourrait me faire de mal, si elle ne me faisait pas de bien. Alors, pour lui