Page:FR-631136102 MS 2810 Gilberte Périer - Vie de Blaise Pascal et lettres.pdf/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la pouvois souhaitter.

C’est ainsy que ma sœur remettoit mon esprit, et je ne tardois gueres à en voir les preuves ; car aussitost quʼil se rencontroit quelque occasion où j’avois besoin du secours de mon frere, il s’embrassoit avec tant de soin et de témoignages d’affection, que je nʼavois pas lieu de douter qu’il ne m’aimast beaucoup ; de sorte que j’attribuois au chagrin de sa maladie les manieres froides dont il recevoit les assiduitez que je luy rendois pour le desennuyer ; et cette enigme ne mʼa esté expliquée que le jour mesme de sa mort, qu’une personne des plus considerables pour la grandeur de son esprit et de sa pieté avec qui il avoit eu de grandes communications sur la prattique de la vertu, me dit quʼil luy avoit donné cette instruction entre autres, qu’elle ne souffrist jamais de qui que ce fust, qu’on l’aimast avec attachement, et que c’estoit une faute sur laquelle en ne s’examinoit pas assez, parce qu’on ne connoissoit pas assez la grandeur, et qu’on ne consideroit pas quʼen fomentant et en souffrant

ces attachements