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il enduroit ses douleurs avec une patience admirable, et il ne laissoit pas de se lever tous les jours, et de prendre luy mesme ses remedes, sans vouloir souffrir qu’on luy rendist le moindre service. Les Medecins qui le traittoient, voyoient bien que ses douleurs estoient considerables ; mais parce qu’il avoit le poulx fort bon, sans aucune alteration, ni apparence de fievre, ils asseuroient qu’il n’y avoit aucun peril, se servant mesme de ces mots : Il n’y a pas le moindre ombre de danger.

Nonobstant ces discours mon frere voyant que la continuation de ses douleurs et des grandes veilles l’affoiblissoient. Dès le quatriesme jour de sa colique, et avant mesme que d’estre allité, il envoya querir monſ.r Le Curé et se confessa. cela fit bruit parmy ses amys, et en obligea plusieurs de le venir voir tous épouventez d’apprehension, et les Medecins mesmes en furent si surpris, qu’ils ne purent s’empescher de le témoigner, disant que c’estoit une marque d’apprehension, à quoy ils ne s’attendoient pas de sa part. Mon frere voyant l’emotion que cela avoit cauſé en fut fasché, et me dit : J’eusse voulu communier,