souvenir de ceux qui, avant moi, occupèrent ce fauteuil, depuis le jour où par l’avènement de la IIIe République, notre Assemblée fut enfin émancipée, et devint définitivement maîtresse des destinées de notre Département.
Les Moulin, les Ledru, les Bardoux, les Salneuve, les Guyot-Dessaigne, les Chamerlat, tous ceux qui siégèrent auprès d’eux ont droit à notre reconnaissance.
Ils nous ont laissé les traditions de courtoisie, de respect des convictions sincères, d’estime et de sympathie mutuelles qui font l’honneur de cette Assemblée. À ces traditions est venue s’ajouter celle d’écarter de nos débats toutes les questions politiques, et de borner nos travaux à l’étude des problèmes — ils sont assez nombreux et complexes — qui rentrent dans les attributions qui nous ont été données par la Constitution.
Ils nous ont également laissé avec l’exemple de leur ardeur au travail celui de leur dévouement aux grands principes proclamés par la Révolution française, de leur volonté de progrès social, de leur attachement à la France et à la République.
Je voudrais pouvoir à leur éloge et à l’éloge, d’ailleurs, de tous ceux qui siégèrent dans l’Assemblée départementale, depuis l’heure où la France moderne naquit sur les débris du passé, dans la magnifique improvisation révolutionnaire, marquer les étapes qui, dans tous les domaines de l’activité départementale, ont été franchies.
Qu’il me suffise pour montrer par un exemple ce que fut l’œuvre d’un siècle et demi, de rappeler le rapport de Lafayette à l’Assemblée Provinciale de 1787, rapport dans lequel il écrivait : « La province d’Auvergne a été tellement oubliée dans la distribution des routes qu’à l’inspection de la carte des Postes on serait tenté de croire que cette partie du Royaume n’est pas habitée. »
Depuis lors, grâce surtout à l’effort de Guyot-Dessaigne que nos populations nommèrent le père des chemins, notre département a été doté du plus magnifique des ré seaux routiers, réseau dont l’importance nous place, au