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Mr Blanc. Ses revenus

[60] M, Blanc, chanoine, a pour sa prébende les deux tiers de la grosse dîme de Coursegoules, dont il tire 1000 livres. Il paie le prédicateur auquel il donne 60 livres, et ses décimes. Il est tenu aux deux tiers des réparations[1].

Mr Trastour. Ses revenus

[61] M. Trastour. Il a le tiers des dîmes de Grolières pour sa prébende. C’est 680 livres, dont il faut ôter plus de la moitié pour les charges[2].

M. l’abbé de Vence. Ses revenus

[62] M. l’abbé de Vence de Villeneuve[3]. Il a aussi un tiers des dîmes de Grolières. Il paie comme le sieur prévôt et le sieur Trastour sa part des portions congrues des deux vicaires, du secondaire et du clerc, luminaire et ornements.

Mr. Savournin. Ses revenus

[63] M. Savournin a pour sa prébende la moitié des dîmes d’Andon, qui lui rend 500 livres. Le sieur Roux, qui se tient à Marseille, a l’autre moitié. Il est prieur de ce lieu mais comme il est inhabité et qu’il n’y a que quelques fermiers qui ne s’y tiennent guère qu’en été, on n’y dit la messe que d’une Croix à l’autre[4]. Le sieur Roux paie ce service. Le sieur Savournin n’a que ses décimes à payer. Il fait outre ce une pension de 50 livres à M. l’abbé de Cabannes, chanoine de…Erreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>.

Capiscol. Son revenu.

[64] Le sieur capiscol, nommé Dozol, n’est pas chanoine, quoiqu’il soit placé aux chaires hautes[5]. Il passe soixante ans. Son bénéfice est un personnat qui fut institué dans un chapitre général de 1336. Celui qui faisait cette fonction avait si peu de revenus qu’il était réduit à demander l’aumône. On le mit au nombre et au rang des bénéficiers. Il a maintenant une prébende qui consiste en la troisième partie des dîmes de Tourrettes, le chapitre en ayant une part et le sieur vicaire du lieu, une autre. Il tire de son bien 340 livres. Sur quoi il paie le tiers d’un des secondaires et 30 livres pour le prédicateur, outre ses décimes. Il a une distribution qui consiste en 5 charges d’anone, 12 charges de vin, comme les bénéficiers, et 60 livres d’argent. Les bénéficiers n’avaient aussi que 60 livres d’argent avant l’arrêt en forme de règlement que fit donner M. de Sisteron, étant évêque de Vence, en 1678, par lequel on leur accorda par provision une augmentation de 25 livres par année. Il est obligé au tiers des réparations à Tourrettes. Il paraît par le même chapitre de 1336 que la vicairie de Coursegoules fut unie à la précentorie à condition de laisser un revenu suffisant au vicaire perpétuel dudit Coursegoules, qui serait nommé et présenté à l’évêque par le chanoine prébendé audit lieu. Il faut que cette union n’ait eu aucun effet[6].

  1. Il s’agit du chanoine Honoré Blanc, qui sera le fondateur des chapelles du Calvaire, en 1720. C’est un Aixois. Il partage la grosse dîme (celle qui porte sur le blé et sur les agneaux) avec le vicaire de Coursegoules. Celui-ci doit percevoir en outre toute la petite dime (sur le lin, le chanvre, les légumes). Il ne donne à celui qui vient prêcher le carême à Coursegoules que les deux tiers du salaire ordinaire, qui est de 90 livres, il n’est tenu qu’aux deux tiers des réparations, proprotionnellement à sa part de la grosse dîme.
  2. On voit que le revenu des prébendes canonicales est très inégal d’une prébende à l’autre. La prébende de Coursegoules rapporte 940 livres, charges déduites. Celle de Gréolières, 340 livres.
  3. D’après les généalogies de Juigné de Lassigny, op. cit. vol. 1, p. 278, ce titre ne semble convenir qu’à Gaspard-Joseph de Villeneuve, fils d’Alexandre de Villeneuve, marquis de Vence, né à Vence en 1689, prieur de N. D. de Verdelay au terroir de Gréolières et chanoine en l’église de Vence, "mourut après 1707". Il est toujours en vie en 1716 et il est âgé de 27 ans. On verra plus bas qu’il est à Paris et qu’il se propose d’entrer dans un séminaire pour y faire des études religieuses. Il n’est mort qu’en 1778, selon M. Ch. Plessis, Le Clergé du diocèse de Vence au XVIIIe siècle (1698-1790), Nice, 1988, p. 133.
  4. De l’Invention, 3 mai, à l’Exaltation de la Sainte Croix, 14 septembre.
  5. Il y a en effet dans les stalles du choeur deux rangées de sièges, de hauteurs différentes.
  6. on voit que Mgr Bourchenu a mis à profit l’interruption de sa visite pour étudier les anciens statuts du diocèse. La précentorie est la charge du préchantre ou cabiscol (ou capiscol).