Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/101

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Dès que sous les rameaux un rayon de lumière
Faisait fuir les lapins en maraude surpris,
Homme et pic travaillaient. — Le soir, de la clairière,
On entendait encor la hache et la tarière,
Et les échos du bois, navrants comme des cris.

Il eût fallu les voir tous les deux à leur tâche !
— L’homme, petit, trapu, courbé parmi les houx,
Se couronnant le front des éclairs de sa hache, —
Et le pic perforant, écorçant sans relâche
Les hêtres, d’où fuyaient de beaux écureuils roux.

Et, comme des guerriers frappés dans leurs armures,
Les géants chevelus s’écroulaient en grondant,
Et le bois s’emplissait de terribles murmures ;
Puis, la mousse étanchait la sève, et les ramures
Jaunissaient sans honneur sous le soleil ardent !

Merles et rossignols, geais bleus, palombes blanches,
Fuyaient ce lieu maudit ; et l’aigle tournoyant,