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Le Coq


Surpris enfin, au fond d’un bouge,
À rosser le coq d’un fermier,
Il laissa sous un froid acier
Ses ergots et sa crête rouge,
Ses éperons et son cimier.

Il revint de cette aventure
Noir de boue et de sang vermeil ;
Il se cacha loin du soleil,
Refusa toute nourriture,
Et ne chanta plus le réveil.

J’entendis Achille, en sa tente,
Qui pleurait d’avoir trop vécu,
Et, pour hâter sa mort trop lente,
Je pressai sur lui la détente
Et foudroyai ce roi vaincu.