Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/36

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Un moineau, là-dessus, conte à qui veut l’entendre
Mille faits scandaleux dont il sait le détail,
Entre autres comme quoi certaine oie un peu tendre,
Ayant un jour franchi par hasard le portail,
Au logis conjugal s’est longtemps fait attendre…

Entendez-vous ces cris, là-haut ? Ce sont les geais :
Des manants enrichis, à livrée éclatante,
Mais qui jurent toujours comme des portefaix,
Et qui, trouvant la dot par trop insuffisante,
Se battent pour savoir qui soldera les frais.

Un vieux geai va criant : « On me vole ! on m’assomme !
O gendres scélérats ! ô filles sans respect ! »
Mais la cohue en chœur : « Il est fou, le bonhomme !
— Goinfre ! tu t’es gorgé de faîne jusqu’au bec !
— Allons ! garde ta fille, ou compte-nous la somme ! »