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UN NID DE MERLES


Sur les grands bois l’ondée a déposé ses perles.
Le vent du soir se lève et caresse en amant
Les bouleaux éplorés, qui laissent doucement
S’égrener leur écrin dans le gosier des merles…
 
Le merle essaye un air qu’il chantera demain
Tandis que, près de là, rêveuse, sa femelle
Sent vaguement grouiller le joyeux pêle-mêle
Des oisillons repus que réchauffe son sein.
 
Le silence et la nuit lentement s’épaississent ;
Le trait de minium qui rayait l’horizon