Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/82

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Sans que le cri qu’ils ont jeté
Soit parvenu jusqu’à leur mère !

Sans qu’ils aient eu d’autre linceul
Que la neige, et d’autre veilleuse
Que la lune silencieuse,
Morne flambeau de qui meurt seul !

Sans qu’au moins, parmi leur délire,
Ils aient vu, ces pauvres enfants,
Leurs drapeaux passer triomphants,
Et la victoire leur sourire !

Ils sont morts ayant devant eux,
Avec les spectres de la tombe,
L’image du pays qui tombe
Et la défaite au front honteux ;

Tandis qu’au loin, dans les ténèbres,
Ainsi que des ricanements,