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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

met de la tête d’un beau bleu d’azur, le front blanc, la joue blanche encadrée de noir. Un petit collier de cette couleur cerne la nuque et les côtés du cou. Les grosses plumes des ailes et de la queue sont bordées de bleu. Cette mésange, si élégante de plumage, si gracieuse d’allure, toujours grimpant contre les écorces, toujours tournant autour des branches, toujours suspendue à l’extrémité des rameaux flexibles, toujours furetant, toujours becquetant, marche de pair avec la charbonnière pour les talents d’échenillage. On l’a vue, en quelques heures, nettoyer un rosier de deux mille pucerons. Les chenilles et les œufs d’insectes, surtout de ceux qui s’attaquent aux fruits, sont sa principale nourriture. Elle est avide de la cervelle des petits oiseaux ; au besoin elle s’accommodeMésange charbonnière.
Mésange charbonnière.
de chènevis. Comme la charbonnière, elle niche dans le trou d’un arbre. Son nid, construit sans art, est un entassement de fines plumes. Aucune autre espèce n’élève plus nombreuse famille. Les œufs dépassent le chiffre de vingt ; ils sont blancs et mouchetés de rougeâtre, surtout au gros bout.

Deux autres mésanges, d’importance moindre pour l’échenillage, construisent leurs nids avec un art admirable. Ce sont la mésange à longue queue et la penduline.

La mésange à longue queue se distingue de toutes les autres par le développement excessif de la queue, qui fait plus de la moitié de la longueur totale du corps. Elle habite les bois pendant la belle saison et ne vient que l’hiver dans nos jardins et nos vergers. C’est un petit oiseau à peine supérieur en dimension au roitelet. Il est gris-rougeâtre sur le dos et