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Un autre appareil est fabriqué, mais muni d’un court fétu de paille à la place de l’aimant. L’insecte qui le porte sur le dos se roule à terre, tournoie, s’agite en désordre comme le premier, jusqu’à ce que la machine gênante soit détachée, emportant avec elle une partie de la toison du thorax. La paille produit les mêmes effets que l’aimant, c’est-à-dire que le magnétisme est hors de cause dans ce qui vient de se passer. Mon engin, dans les deux cas, est attirail incommode dont l’insecte cherche aussitôt à se débarrasser par tous les moyens à lui possibles. Attendre de lui des actes normaux tant qu’il portera sur le thorax un appareil, aimanté ou non, c’est vouloir étudier les mœurs régulières d’un chien qu’on aurait affolé en lui suspendant un vieux poêlon au bout de la queue. L’expérience de l’aimant est impraticable. Que donnerait-elle si l’animal s’y prêtait ? À mon avis, elle ne donnerait rien. Pour le retour au nid, un aimant n’aurait pas plus d’influence qu’un bout de paille.