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flanc de la loge : le papier est percé de part en part d’un trou rond.

Encore un résultat que j’enregistre volontiers pour l’histoire des habitants de la ronce. Si l’Osmie, si l’Anthidie et probablement d’autres, sont dans l’impuissance de sortir par l’habituelle voie, un parti héroïque est pris, et l’étui est perforé sur le côté. C’est l’ultime ressource, celle à laquelle on se résout après avoir essayé vainement les autres moyens. Les vaillants, les forts réussissent ; les faibles succombent à la peine.

En supposant que toutes les Osmies fussent en possession de la force de mâchoire nécessaire à ce forage latéral dont elles ont l’instinct, il est clair que la sortie de chaque cellule par une fenêtre spéciale serait beaucoup plus avantageuse que la sortie par la porte commune. L’insecte, aussitôt éclos, pourrait s’occuper de sa mise en liberté au lieu de la différer jusque après la libération de ceux qui le précèdent ; il éviterait ainsi de longues attentes, qui trop souvent lui sont fatales. Il n’est pas rare, en effet, de trouver des bouts de ronce où plusieurs Osmies sont mortes dans leurs loges, parce que les étages supérieurs n’ont pas été évacués à temps. Oui, ce serait très précieux avantage que cette ouverture latérale, ne subordonnant pas chaque habitant aux éventualités du voisinage : beaucoup périssent qui ne périraient point. Toutes les Osmies, quand les circonstances les y contraignent, en viennent à ce moyen par excellence ; toutes ont l’instinct de trouer par côté ; mais bien peu viennent à bout de l’œuvre. Les privilégiées du sort, les mieux douées en persévérance et en vigueur, seules réussissent.

Si la fameuse loi de sélection qui, dit-on, régente et