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ne saurais expliquer autrement l’absence de ces larves sur le dos des Osmies mâles, puisque, quand on les met artificiellement en présence de ces hyménoptères, elles s’y attachent aussi volontiers qu’aux Anthophores.

La sortie hors de l’emplacement commun commence par les Osmies mâles, se continue par les Anthophores mâles, et se termine par la sortie à peu près simultanée des Osmies et des Anthophores femelles. J’ai pu aisément constater cette succession en observant chez moi, au premier printemps, l’époque de rupture des cellules que j’avais recueillies dans le précédent automne.

Au moment de leur sortie, les Anthophores mâles traversant les galeries où attendent, en plein éveil, les larves de Sitaris, doivent en prendre un certain nombre ; et ceux d’entre eux qui, s’engageant dans des couloirs déserts, échappent ainsi une première fois à l’ennemi, ne lui échapperont pas longtemps, puisque la pluie, l’air froid et la nuit les ramènent à leurs anciennes demeures, où ils s’abritent tantôt dans une galerie, tantôt dans une autre, pendant une grande partie du mois d’avril. Ces allées et venues des mâles dans les vestibules de leurs habitations, le séjour prolongé que le mauvais temps les contraint souvent d’y faire, fournissent aux Sitaris l’occasion la plus favorable pour se glisser dans leur fourrure et y prendre position. Aussi, après un mois environ d’un pareil état de choses, il ne doit pas rester, ou il ne reste que fort peu de larves errant encore sans avoir atteint leur but. À cette époque, je n’ai pu réussir à en trouver autre part que sur le corps des Anthophores mâles.

Il est donc extrêmement probable qu’à leur sortie,