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de la seconde. Dans le mois de juillet, époque où la seconde larve passe à l’état de pseudo-chrysalide, la troisième passe à l’état de nymphe, toujours à l’intérieur de la double enveloppe utriculaire. Sa peau se fend sur le dos en avant ; et à l’aide de quelques faibles contractions qui reparaissent en cette circonstance, elle est rejetée en arrière sous forme de petite pelote. Il n’y a donc rien ici qui diffère de ce qui se passe chez les autres coléoptères.

La nymphe succédant à cette troisième larve ne présente rien non plus de particulier : c’est l’insecte parfait au maillot, d’un blanc jaunâtre, avec ses divers organes appendiculaires limpides comme du cristal, et étalés sous l’abdomen. Quelques semaines se passent pendant lesquelles la nymphe revêt en partie la livrée de l’état adulte, et, au bout d’un mois environ, l’animal se dépouille une dernière fois, suivant le mode ordinaire, pour atteindre sa forme finale. Les élytres sont alors d’un blanc jaunâtre uniforme, ainsi que les ailes, l’abdomen et la majeure partie des pattes ; tout le reste du corps est, à peu de chose près, d’un noir luisant. Dans l’intervalle de vingt-quatre heures, les élytres prennent leur coloration mi-partie fauve et noire ; les ailes s’obscurcissent, et les pattes achèvent de se teindre en noir. Cela fait, l’organisation adulte est parachevée. Cependant le Sitaris séjourne une quinzaine de jours encore dans la coque jusqu’ici intacte, rejetant par intervalles des crottins blancs d’acide urique, qu’il refoule en arrière avec les lambeaux de ses deux dernières dépouilles, celles de la troisième larve et celle de la nymphe. Enfin, vers le milieu du mois d’août, il déchire le double sac qui l’enveloppe, perce le couvercle