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dans tous ses détails après vingt-cinq ans d’information. À six reprises, pas davantage dans cette longue période, il m’est tombé sous les yeux la pseudo-chrysalide que je vais décrire. Trois fois je l’ai obtenue de vieux nids de Chalicodome bâtis sur une pierre, nids que j’attribuais d’abord au Chalicodome des murailles et que je rapporte maintenant avec plus de probabilité au Chalicodome des hangars. Je l’ai extraite une fois de galeries creusées par quelque larve xylophage dans le tronc mort d’un poirier sauvage, galeries utilisées plus tard pour les cellules d’une Osmie, j’ignore laquelle. Enfin, j’en ai trouvé une paire intercalée dans la série de cocons de l’Osmie tridentée (Osmia tridentata Duf.), qui pour domicile donne à ses larves un canal creusé dans les tiges sèches de la ronce. Il s’agit donc d’un parasite des Osmies. Quand je l’extrais de vieux nids de Chalicodome, ce n’est pas à cet hyménoptère que je dois le rapporter, mais bien à l’une des Osmies (Osmia tricornis et Osmia Latreillii), qui utilisent, pour nidifier, les vieilles galeries de l’Abeille maçonne.

Ce que j’ai vu de plus complet me fournit les documents que voici : la pseudo-chrysalide est très étroitement enveloppée par la peau de la seconde larve, peau consistant en une fine pellicule transparente, sans déchirure aucune. C’est l’outre des Sitaris, à cela près qu’elle est immédiatement appliquée sur le corps inclus. Sur cette tunique, on distingue trois paires de petites pattes, réduites à de courts vestiges, à des moignons. La tête est en place, montrant très reconnaissables ces fines mandibules et autres pièces de la bouche. Il n’y a pas trace d’yeux. Sur chaque flanc