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SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES

Rien d’élégant comme la casaque de ce gros pou, tant pour la forme que pour la couleur. Elle est en entier d’une blancheur mate, douce au regard encore plus que la blancheur du lait. L’avant est un veston de mèches frisées, rangées en quatre séries longitudinales, entre lesquelles sont distribués d’autres frisons plus courts. L’arrière est une frange de dix lanières, graduellement croissantes et rayonnant en dents de peigne. Un plastron, taillé par plaques symétriques, recouvre la poitrine. Il est percé de six trous nettement ronds par où sortent les pattes brunes, toutes nues, libres de mouvement. Ce plastron et le mantelet frisé de l’échine forment ensemble une sorte de gilet de flanelle sans manches, ne gênant pas aux entournures. De même des trous percent le capuchon pour laisser libre jeu au rostre ainsi qu’aux antennes. Partout ailleurs s’étend la blanche houppelande.

Tel est le costume d’hiver ; il revêt tout le corps, mais ne s’étend pas au delà. Plus tard, aux approches de la ponte, un prolongement se fait en arrière, comme si l’insecte, en réalité immuable, éprouvait fougueuse croissance et triplait sa longueur. Gracieusement recourbée en proue de gondole, la partie nouvelle est sillonnée au dessus de larges cannelures parallèles ; en dessous, elle est finement striée, presque lisse. Le bout est brusquement tronqué. La loupe y constate une boutonnière transversale tamponnée de fine ouate.

De partout la matière du vêtement est cassante, fusible, inflammable ; elle laisse sur le papier une trace légèrement translucide. À ces caractères se reconnaît une sorte de cire analogue à celle des Abeilles. Pour l’obtenir autrement qu’en menues parcelles détachées