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LE KERMÈS DE L’YEUSE

peu de chose qu’une délicate pellicule, la représente maintenant. Le reste de la masse incluse dans la coque appartenait aux ovaires. L’étage supérieur est donc occupé par les nouveau-nés, non moins bien que l’étage inférieur.

De ce dernier compartiment, il est aisé de sortir quand vient l’heure de l’exode ; à la base, une porte est ouverte, toujours béante ; c’est la fissure en forme de boutonnière. Mais comment s’en aller de l’étage d’en haut, séparé de l’autre par une cloison ? Les petits sont si débiles, si menus, qu’ils ne viendraient jamais à bout de crever la membrane. Regardons mieux. La cloison est percée au milieu d’une lucarne ronde. Les habitants de l’étage inférieur ont directement à leur service l’huis de l’habitacle, la boutonnière de sortie ; ceux de l’étage supérieur y parviennent au moyen du trou de leur plancher. Superbe prévenance du mécanisme de la dessiccation : la mère Kermès, tarie en plancher pelliculaire, se perce d’un judas sans lequel la moitié de la famille périrait prisonnière.

Par sa petitesse, la bestiole écbappe, de guère s’en faut, à la vue ordinaire. Une bonne loupe nous la montre comme un minuscule pou de contour ovalaire, plus atténué en arrière qu’en avant et coloré d’un roux tendre. Six pattes très actives. Le futur immobile, le parfait inerte, débute par la marche trottinante. Deux longues antennes en vibration ; en arrière, deux cirrbes allongés et diaphanes, échappant au regard si l’on n’y met une attention soutenue. Deux points noirs oculaires.

Dans le petit tube de verre où je l’observe, l’animalcule se montre très affairé. Il vagabonde, les antennes