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SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES

Plus souvent encore, elle préfère l’épais fouillis d’une broussaille naine, s’élevant à peine d’un empan et conservant son feuillage en hiver. Faute de mieux, une touffe de gazon lui suffit. Quelle que soit la cachette, le sac aux œufs est toujours près de terre et dissimulé du mieux possible au milieu des ramilles environnantes.

Sauf le cas de la toiture fournie par une large pierre, on voit que l’emplacement adopté ne répond guère aux besoins d’une hygiène bien entendue. L’Épeire paraît s’en rendre compte. Comme supplément de protection, même sous une pierre, elle ne manque pas de donner à sa ponte une toiture de chaume. Avec des brins de fines graminées sèches, cimentées d’un peu de soie. elle lui bâtit un couvert. L’habitacle des œufs devient une paillotte.

Au bord d’un sentier de l’enclos, dans des touffes de santoline, la bonne fortune me vaut deux nids de l’Épeire diadème. Voilà bien ce que réclament mes projets. La trouvaille vient d’autant mieux à propos que l’époque de l’exode s’approche.

Deux bambous sont préparés, hauts de cinq mètres environ et garnis dans toute leur longueur de menus bouquets de broussailles. L’un est implanté verticalement dans la touffe de santoline, tout à côté du premier nid. Je dénude un peu le voisinage, dont la végétation touffue pourrait, à la faveur de quelques iils amenés par le vent, détourner les émigrants de la voie que je leur ai préparée. Je dresse l’autre bambou au milieu de la cour, en plein isolement, à quelques pas de tout appui. Le second nid, déplacé tel quel avec son entourage de santoline, est fixé à la base de la haute quenouille buissonneuse.