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À chaque révolution autour de la planète, ces satellites s’éclipsent périodiquement dans le cône d’ombre qu’elle projette à l’opposé du soleil.

Or, en 1675, l’astronome danois Roemer, qui travaillait alors à l’observatoire de Paris, venant à comparer les instants de ces éclipses à ceux indiqués par les tables calculées par Cassini, remarqua, qu’au moment des oppositions, les éclipses devançaient les dates données par les tables, tandis qu’elles retardaient sur ces mêmes dates au moment des conjonctions.

Il attribua ces écarts au fait que la lumière du satellite ne se propage pas instantanément, et qu’il lui faut un temps appréciable pour parvenir jusqu’à nous.

Or, au moment des conjonctions, la distance de Jupiter à la terre dépasse de tout le diamètre de l’orbite terrestre la valeur de cette distance aux oppositions.

Roemer conclut de là qu’il fallait à la lumière 22 minutes pour parcourir ce diamètre égal au double de la distance de la terre au soleil.

Expliquer n’est que ramener le surprenant au fonds commun d’évidences quotidiennes dont la fréquentation a depuis longtemps émoussé les inquiétudes de notre esprit. On aurait admis, on a admis longtemps, la sensation de lumière comme une chose qui ne demande pas d’explication. Baignant dans la lumière ou l’obscurité, tangent par le sens intéressé à l’ambiance qui