Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/16

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ALCESTE.

Un avocat.Fort bien…Pars donc.

DUBOIS.

Un avocat.Fort bien…Pars donc.Mais sa demeure ?

ALCESTE.

Sa demeure est le lieu que choisiront tes pas.
Prends le premier venu. Cours ; ne t’informe pas
Ce qu’il est, ce qu’il fait, ni comment il se nomme.
Va : du hasard lui seul j’attends un honnête homme.

DUBOIS.

Allons.

(Il sort.)

Scène V

ÉLIANTE, ALCESTE, PHILINTE.
PHILINTE, ricanant.

Allons.Y pensez-vous ? Peut-on, de bonne foi,
Charger un inconnu, mon cher, d’un tel emploi ?
Et pour trouver un homme exact, plein de droiture…

ALCESTE.

Vraiment, je risque fort d’aller à l’aventure.

PHILINTE.

Mais…

ALCESTE.

Mais…Comme si tous ceux que je pourrais choisir
Ne se prétendaient pas formés à mon désir ?
Et que le plus fripon ne soit, par son adresse,
Réputé le héros de la délicatesse ?

PHILINTE.

Mais il faudrait encor, pour livrer votre bien,
De votre préposé connaître d’abord…

ALCESTE.

De votre préposé connaître d’abord…Rien.
Je veux un honnête homme, il est bien vrai, Philinte :
Mais je ne l’attends pas, à vous parler sans feinte,
Même en sortant ici de l’usage commun :
Et c’est un coup du ciel s’il peut m’en tomber un.

PHILINTE.

Cependant…