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DUBOIS, allant chercher du papier.

Du papier ? Vous allez en avoir tout de suite.

L’AVOCAT, à lui-même.

À ce nouvel appui me serais-je attendu ?
Que je me sais bon gré de m’être ici rendu !
Cet homme m’a fait voir une âme non commune.

DUBOIS, revenant.

Pardon, encore un coup, si je vous importune.
Je ne puis vous servir, monsieur, à votre gré :
Vous écrivez toujours sur du papier timbré,
Et nous n’en avons pas.

L’AVOCAT.

Et nous n’en avons pas.Eh non ! En diligence
Donnez-m’en, quel qu’il soit.

DUBOIS, s’en allant.

Donnez-m’en, quel qu’il soit.C’est une différence.

L’AVOCAT.

À cet air de candeur, je vois de ce côté,
Pour aller à mon but, plus de célérité.
Quel zèle véhément !…

DUBOIS, apportant ce qu’il faut pour écrire.

Quel zèle véhément !…Voici sur cette table
Ce qu’il vous faut, monsieur. Quel procès détestable !
Nous suivra-t-il partout ?… Jugez donc ! de courir
Trente postes, au moins, sans pouvoir en sortir.
J’aimerais mieux, je crois, faire une maladie :
On guérit, ou l’on meurt.

L’AVOCAT, de sa table en écrivant.

On guérit, ou l’on meurt.Dites-moi, je vous prie,
Le nom de votre maître ?

DUBOIS.

Le nom de votre maître ? Oui-dà… Je ne sais point
Tous ses titres.

L’AVOCAT.

Tous ses titres.Son nom ? C’est assez de ce point.

DUBOIS.

Monsieur Jérôme Alceste. (L’avocat écrit.)