Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/54

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LE PROCUREUR

Monsieur les sait fort bien.Qui ? moi ? Mieux que personne.

ALCESTE.

Comment ?

LE PROCUREUR

Comment ? Le débiteur, c’est vous…

ALCESTE.

Comment ? Le débiteur, c’est vous…Moi ? scélérat !

LE PROCUREUR, cherchant son carnet.

Vous. En voici la preuve en ce brief contrat
Souscrit dans la teneur d’une lettre de change,
Au seul profit d’Ignace-André Robert.

PHILINTE, surpris.

Au seul profit d’Ignace-André Robert.Qu’entends-je ?
Robert ? un intendant de maison ?

LE PROCUREUR

Robert ? Un intendant de maison ? Je le sais.
Monsieur son débiteur, comte de Valancès.

PHILINTE, avec effroi.

Qu’avez-vous dit ? comment ?… Monsieur, prenez-y garde !
Comment ?…

LE PROCUREUR

Comment ?…Sans le prouver, jamais je ne hasarde
Aucun fait ; et voici…

PHILINTE, avec une force effrayante.

Aucun fait ; et voici…Savez-vous que c’est moi ?

LE PROCUREUR

Comte de Valancès ?

PHILINTE.

Comte de Valancès ? Moi-même.

ALCESTE, étourdi.

Comte de Valancès ? Moi-même.Vous ?… Hé quoi !…
Qu’est ceci ?

LE PROCUREUR, montrant de ses deux mains le billet, qu’il tient avec précaution.

Qu’est ceci ? Vous devez, en cette conjoncture,
Connaître donc ce titre et votre signature ?

PHILINTE, avec un cri du désespoir.

Ô grand Dieu ! c’est mon seing !