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ACTE QUATRIÈME


Scène I

ALCESTE, se levant et s’asseyant avec inquiétude ; DUBOIS.
DUBOIS.

Je ne puis m’en cacher, foi d’honnête valet,
Je ne contredis point, et veux ce qui vous plaît ;
Mais vous vous faites mal par ces façons de vivre.
Voulez-vous vous tuer, vous n’avez qu’à poursuivre.

ALCESTE.

Que viens-tu me conter ? Qu’on me laisse en repos.

DUBOIS.

Je vous conte, monsieur, des choses à propos.
Départ précipité, poste et mauvaise route,
Et d’un ; ce sont deux nuits que tout cela vous coûte.
Vous passez la troisième à ranger vos papiers ;
Et celle-ci fait quatre : oui, quatre jours entiers
Que vous n’avez dormi. Et de quelle manière
Avez-vous donc encor passé la nuit dernière ?
Debout, assis, debout ; c’est un métier d’enfer.
Monsieur, pensez-y bien, le corps n’est pas de fer.

ALCESTE.

As-tu bientôt fini ton fâcheux bavardage ?

DUBOIS.

Non, monsieur ; battez-moi si vous voulez. J’enrage
De vous voir ménager si peu votre santé ;
Et toujours pour autrui, par excès de bonté.
Rendre service : oui-da, fort bien ! je vous admire :
Mais il faut du repos, et je dois vous le dire…

ALCESTE.

Peste soit de ta langue ! et ton maudit babil…

DUBOIS, doucement.

Allons, allons…

ALCESTE.

Allons, allons…Dubois !