Page:Fabre d’Églantine - Le Philinte de Molière, 1878.djvu/67

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(Se tournant vers le fond et les portes, et s’écriant :)

Au reste, le billet est bon, la cause est bonne ;
Tablez bien là-dessus, et je ne crains personne.

L’AVOCAT, honteux et stupéfait.

Mais, sur ce pied, pourquoi venir dans la maison ?

LE PROCUREUR

Si vous êtes si fin, devinez ma raison.

L’AVOCAT.

Je ne connus jamais cet art ni ce langage.

LE PROCUREUR

Cette raison pourtant est bonne ; c’est dommage.

L’AVOCAT.

Il suffit : je ne veux ni ne dois la savoir.

LE PROCUREUR

On me tient pour m’entendre, et moi je viens pour voir.

L’AVOCAT.

Finissons, s’il vous plaît, un débat qui m’assomme.

LE PROCUREUR.

Adieu donc ; on m’attend. Serviteur.
Adieu donc ; on m’attend. (À part.) Le pauvre homme !

(Il sort.)

Scène IX.

L’AVOCAT.

Et je lui céderais ? Un malhonnête agent,
Maître par sa vigueur d’un esprit négligent,
Mettrait donc à profit son coupable artifice,
Et l’équité timide obéirait au vice ?
Non, non. Je lui résiste ; et si l’on ne m’en croit,
Je ne partage pas l’affront fait au bon droit.


Scène X.

ALCESTE, L’AVOCAT, PHILINTE.
L’AVOCAT, en allant à eux.

Inutile espérance et ressource impossible !
Je n’ai vu qu’un cœur faux et qu’une âme insensible.