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J’atteignis ainsi mes premières plumes. Venu le dernier au nid familial, j’étais gâté et choyé par ma mère qui répétait à tout venant que j’étais le plus joli et le plus intelligent de tous les moineaux ! Je le croyais ferme.

Quand j’appris à voler, j’eus bien peur. Je regardais les oiseaux se poursuivre, raser les toits, filer dans l’air, les ailes étendues et immobiles ; je les enviais mais je n’osais me risquer.

Mon père me traitait de poltron et ma mère lissait doucement mes plumes en disant : « il est si petit ! »

Enfin, un jour, je me laissai aller : fermant les yeux, je m’élançai. Je me crus perdu, d’abord, mais doucement je touchai terre, et secouant mes ailes, je vis que je n’avais rien de cassé.

Huit jours après cette expérience, j’étais devenu le plus vagabond des moi-

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