mocratie il l’écartât, toujours avec plus d’indignation ou d’ironie.
Le gouvernement selon Platon sera donc essentiellement aristocratique. — Il sera de plus essentiellement conservateur. — Il sera de plus communiste, là où il pourra l’être, et relativement « socialiste », pour nous servir d’un mot vague qui s’expliquera tout à l’heure, là où il ne pourra pas être communiste.
Notre gouvernement sera socialiste en ce sens que par esprit socialiste on peut entendre le désir qu’il n’y ait dans l’Etat ni richesse ni misère et que nous prendrons toutes les dispositions possibles pour qu’il n’y ait dans notre république ni riches ni misérables, mais seulement des pauvres, c’est-à-dire des hommes de fortune médiocre. « Nous prendrons bien garde de donner entrée dans notre Etat à deux choses, la richesse et la misère, parce que l’une engendre la mollesse, la fainéantise et l’amour des nouveautés ; l’autre la bassesse, l’envie de mal faire et, elle aussi, l’amour des nouveautés. » — Dans ce dessein nous ferons un partage égal des terres entre les citoyens de la plèbe et nous défendrons que la part ainsi dévolue à chaque citoyen « entre jamais dans aucun contrat de vente ou d’achat ». Nous attacherons à cette loi fondamentale un caractère religieux en affir-