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POUR QU’ON LISE PLATON

et les autres ne le sont pas » ; s’il a voulu dire seulement cela avec preuves, dissertations, digressions et paradoxes, comme toujours, il n’y a pas lieu de poursuivre la discussion ni de le critiquer davantage.

Cette politique de Platon, beaucoup moins chimérique qu’on ne s’est plu à le dire, moins personnelle aussi et unius auctoris, puisque Aristote nous montre Phaléas de Calcidon imaginant une république où toutes les fortunes fussent égales et Hippodamos de Milet traçant un plan que souvent Platon a suivi, et puisque aussi bien le premier inspirateur de Platon est Lycurgue, que celui-ci ait ou non existé personnellement ; cette politique, qui est une idée de Spartiate, couvée dans une imagination athénienne, à côté de quelques singularités et bizarreries et véritables erreurs, contient un fond de vérités qu’il me semble que toute l’histoire ancienne a vérifiées et qu’on ne saurait affirmer encore que l’histoire moderne ait démenties.