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DE L’ORTHOGRAPHE

dical ». C’est ce que disait Sainte-Beuve en 1868. — Je vais un peu plus loin qu’elle et que lui ; mais je suis dans le même esprit et il n’y a entre l’Académie et moi, que des différences de mesure et de degré. Il n’y a rien de plus juste que ceci qu’en fait de langue il ne faut ni étonner ni bouleverser. Voilà donc deux raisons très raisonnables que l’Académie a données de sa résistance.

Elle en a donné d’autres qui ne sont pas mauvaises non plus, mais qui sont contestables. 1o Elle a exprimé la crainte que de simplifier les mots, cela n’établît des confusions entre les mots s’écrivant de la même façon et ayant des sens différents : cor humain et cor de chasse. 2o Elle s’est réclamée de l’étymologie. 3o Elle s’est appuyée sur ce principe qu’il fallait respecter la physionomie des mots.

J’ai classé ces trois raisons par ordre de mérite. À mon avis, la première a un peu de valeur, la seconde en a quelque peu et la troisième n’en a aucune.

1o Simplifier les mots amène à ceci que des mots ayant différents sens s’écriront de la même façon, et cela fera confusion, et confusion est contraire de simplification. Jamais on ne saura, quand on écrira cor, s’il s’agit d’un instrument de musique ou du corps humain.