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la danse macabre


Et, une à chaque bras, Tartufe les emmène ;
Chérubin sanglote d’ardeur et de dépit ;
Les marions giflent les filles qui vont et viennent :
— Fainéantes, consolez-donc ce cher petit ! —
De honte et de désir il tremble ! elles l’entraînent.

Des Grieux, l’amant de Manon, se lamentant :
— L’amour peut-il donc choir de ses apothéoses
 À ce manège dégoûtant ?
Mercure rit : — Ainsi l’entend le train des choses ;
En somme jusqu’ici, tout est bien innocent :
Aimons, c’est venir Mai le mois sacré des roses,
 Où tous les cœurs s’en vont dansant :

 Faux serments et trahisons,
 Meurtres, dois, et forfaitures.
 Santé, fêlures, raison,
 (Tout ça de par toi, Nature)

 Et sainte ivresse du beau.
 Extases, fleurs, flots d’étoiles,
 Sont pour nous mettre en la peau
 (Tout ça de par toi, Nature)

 Le goût comme aux bons pourceaux
 D’engloutir à la galope
 Quelque chose de pas très beau
 Dans quelque chose de pas très propre.

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